C'est en tout cas l'analyse de L'Agence Bio, un groupement d'intérêt public chargé de la promotion de l'agriculture biologique. Ainsi, selon Elisabeth Mercier, directrice de l'agence, qui tenait une conférence de presse ce jeudi, le marché des produits alimentaires bio devrait approcher en 2011 un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros, soit une hausse supérieure à 10 % par rapport à 2010.
Pour le premier semestre 2011, toutes les grandes familles de produits bio ont enregistré une croissance d'au moins 10 %, a précisé Mme. Mercier. Elle cite les ventes de lait en hausse de 10 % en volume, le beurre (+ 11 %), les oeufs et le poulet (+ 18 %).
Le bio fait mieux encore dans d'autres secteurs, où il n'était toutefois pas encore fortement implanté, comme les plats cuisinés, les compotes en conserve, les pâtisseries pré-emballées, les laits infantiles, ou encore les céréales pour petit déjeuner.
Tous circuits de distribution confondus, en 2010, ce sont les produits d'épicerie qui arrivent en tête (20 %) des achats bio des Français, devant les fruits et légumes (17 %), le lait et les produits laitiers (15 %). Pain, farine et vin arrivent à égalité derrière (10 %).
PACA ET LANGUEDOC-ROUSSILLON EN TÊTE
La France, en retard sur l'agriculture bio par rapport à bon nombre de pays européens, n'atteindra pas les objectifs fixés dans le cadre du Grenelle de l'environnement, à savoir porter à 6 % fin 2012 la surface agricole consacrée au bio. Selon Mme. Mercier, "on devrait approcher les 4 %".
A la fin de 2010, seules deux régions, la PACA et le Languedoc-Roussillon, dépassaient les 6 % de surfaces agricoles bio. En queue de peloton figuraient la Champagne-Ardenne, la Haute-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie avec moins de 1 %.
A propos des prix des produits bio, souvent critiqués pour leur cherté, les responsables ont reconnu que les écarts avec les produits traditionnels étaient "variables, souvent supérieurs". "Il y a le prix facial mais il y a aussi le prix de ce que l'on mange", a fait valoir M. Thiéry.
Prenant l'exemple d'une pomme, il souligne que dans la version bio "on mange la peau car c'est là que se trouve l'essentiel des nutriments", tandis que, dans la version conventionnelle, "on l'épluche car elle contient également des pesticides". Selon lui, "il est clair qu'acheter une pomme pour jeter les épluchures est un non-sens économique, un non-sens alimentaire"….(Source Le Monde.fr)
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