Santé et nutrition – La viande n’est plus de la viande

Vous aimez la viande ?

La qualité de la viande en France s’est effondrée en quelques années

Au cas où vous ne le sauriez pas encore, apprenez qu’en France la viande n’est plus de la viande. C’est devenu un produit, une marchandise comme une autre.

Le produit viande se vend maintenant en pièces détachées au plus offrant ; selon la loi du marché, la viande peut voyager, passer les frontières, s’exporter et revenir dans son pays d’origine. Cette marchandise passe d’intermédiaire en intermédiaire (plus ou moins honnête) toujours en fonction de la loi du marché.

Aujourd’hui 99,5 % de la viande consommée en France provient du système industriel. Regardons ensemble quelques éléments pertinents de cette industrie de la viande qui sera plus ou moins identique dans tous les pays industrialisés.

La filière bovine

Vers la fin des années 1960, les paysans découvrent les délices de l’agriculture intensive, les industriels de la viande mettent en place leur sinistre manigance et la gigantesque braderie du bœuf se met en place. La grande distribution s’octroie le monopole de la distribution et leurs part de marché passe en quelques années de 20 à 80 %, les gigantesque usines a viandes (Soviba, Charal, et Bigard…) participent a la mort des boucheries, présentes au nombre de 50 000 au début des années 1950, elles sont moins de 20 000 au début des années de la vache folle et plus que 15 000 en 2014.

Aujourd’hui en France on produit tout et n’importe quoi, en bref il faut savoir que la viande peut être issue de deux troupeaux, celui des races laitières et celui des races à viandes. Ce qu’il faut retenir sans rentrer dans les détails, c’est que nous ne mangeons pas du bœuf, mais principalement de la vache, dont plus de la moitié sont des vaches de réforme. Si vous épluchez un peu les chiffres de l’institut de l’élevage vous vous rendrez vite compte que ce qu’on nous vend pour du bœuf est en réalité de la vieille vache.

Le veau

Ce petit de la vache ne restera que 10 jours sous la mère avant d’être transformé. La plupart des veaux sont élevé en batterie, engraissés avec de la poudre de lait constituée à partir de produits dérivés et d’huile végétale (palme) et ces pauvres bêtes sont régulièrement piquées aux antibiotiques. La viande que produit ces animaux, qu’il est difficile d’appeler des veaux, est blanche comme du poulet, insipide, pisseuse…Dans la profession ces bêtes sont nommées « crevards » ou « veaux de caisse ». Ces veaux la font tourner à plein régime les chaines d’abattoirs industriels, il est conseiller de ne pas y toucher, de plus vous n’y trouverez guère de plaisir gustatif.

La filière porcine

« Dans le cochon tout est bon », cette affirmation était valable avant guerre, ou les cochons étaient engraissés par les fermiers à raison de quelques têtes qui vivaient autour de la ferme en se nourrissant aux grés des récoltes. Mais tout s’enchaîne très vite et les porcheries vont se multipliées à la périphérie des grandes villes. Ensuite on délocalise, et on voit rapidement naitre des usines à cochons qui séduisent les éleveurs en quête de productivité. Ces usines a cochons sont des élevages hors sol, c’est-à-dire que de la naissance à l’abattoir le cochon ne verra jamais le soleil. On leur coupe la queue et on leur arrache les dents afin que ces cochons en batterie ne se dévorent pas entre eux, ils sont constamment piqués aux antibiotiques, pour éviter les maladies grassement rependues dans ce type d’élevage, mais aussi pour activer leur croissance.

Un cochon doit vite grossir pour être rentable, nourri à base d’une pâtée composée d’un mélange de farine de poisson, tourteaux de soja, résidus des huileries américaines, et de sous produits divers comme des déchets d’amidon de mais….il doit peser 100 kilos à l’âge de 6 mois. Considéré comme la poubelle de la ferme au milieu des années 1900, le cochon est aujourd’hui devenu le « vide ordure » de l’industrie agroalimentaire mondiale.

Ne parlons pas de sa viande, les porcs modernes ne produisent plus qu’une viande maigre, certainement grâce aux nutritionnistes et au marketing convaincu que le consommateur à la phobie des lipides. En moins de 25 ans les scientifiques ont réussis à remplacer 5 kg de gras en 5 kg de maigre, et la part des lipides sur une carcasse de porc à chuté de 20%. Résultat des courses, dans la poêle, la côte de porc rend l’eau, se ratatine, se dessèche et dégage autant de parfum qu’une fleure artificielle.

L’agneau

Vous imaginez sans doute qu’en choisissant ce type de viande vous allez manger de la viande fraiche ? L’arnaque du mot « frais » car il y en a une, c’est que cette magouille se nomme « chilled » . C’est purement et simplement un enfumage du consommateur, après l’abattage, la viande est conditionnée sous vide, elle va donc pouvoir voyager sur plusieurs semaines dans le monde entier. Une fois livrée a destination cette viande est déballée pour reprendre des couleurs (la viande noirci sous vide) elle est ensuite emballée comme de la viande fraichement abattue avec une date limite de 4 à 5 jours, ni vu, ni connu. Vous ignorez certainement tous ces tripatouillages et les apôtres de la traçabilité se gardent bien de vous mettre dans la confidence.

La volaille

Chaque année les élevages français produisent plus de 800 millions de poulets. Plus de 90% de cette production est menée de façon intensive dans des hangars où sont entassés des dizaines de milliers d’oiseaux à 24 par m², soit une feuille de papier A4 pour chaque poulet qui, comme nos amis les cochons, ne verrons jamais la couleur du ciel. Ne nous attardons pas sur le mode de production intensif de la volaille d’aujourd’hui qui n’a plus grand-chose à voir avec les méthodes d’antant ou le poulet avait du gout.
Juste pour info, car vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte, mais le poulet d’élevage a plus que quadruplé de volume ces 50 dernières années.

Les poulets élevés dans ces usines à volailles sont le résultat d’une sélection génétique qui a conduit à accélérer toujours plus leur vitesse de croissance. Ils sont abattus à l’âge de 42 jours, soit 2 fois plus rapidement qu’il y a 30 ans pour un même poids d’abattage, en ferme naturelle ils resteraient avec leur mère pendant encore un bon mois et pourraient même vivre jusqu’à l’âge de six ou sept ans.
Les poulets proposés sur le marché ne sont donc que de pauvres poussins difformes… La encore, leur nourriture laisse à désirer et le taux de mortalité énorme oblige les éleveurs d’avoir recours a de grande quantité d’antibiotiques en tous genres, ces même produits injectés se retrouverons évidemment dans votre assiette. Il serait bon également de ne pas ignorer les milliers de tonnes de poulets javellisés Brésilien à 1 Euro le kilo qui débarque en Europe chaque année…

Conclusion, ou trouver de la « bonne viande »

Si vous êtes encore amateur de viande en ayant lu cet article, choisissez la filière courte, de proximité, chez un petit éleveur. Derrière le plaisir de gouter un produit de qualité, n’oubliez jamais qu’il y a un éleveur, certainement un homme de caractère qui va rejeter les diktats de la profession, refusant de courber l’échine devant la toute puissance productivisme. Il faut vous poser les bonnes questions, comment vit cet éleveur ? est-ce qu’il vit dignement de sont travail et de la satisfaction qu’il en retire ? Le plus facile c’est encore de faire confiance a son boucher de quartier (qui doit être lui-même amateur de viande de qualité) alors cherchez bien, et vous trouverez votre bonheur sans aucun doute…
Quoi qu’il en soit, et pour ma part, je ne regrette absolument pas ma décision de devenir végétarien…

Source: Cet article à été largement inspiré (entre autre) de l’excellent bouquin de JP. Coffe « Arrêtons de manger de la merde » chez Flammarion, vous trouverez ce bouquin en vente ci-dessous, je vous le recommande fortement si vous souhaitez des conseils pour une meilleure alimentation santé.

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Bouquins sur le sujet


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